Harold Astre : “L’argent des donateurs permet de démarrer des projets de recherche”

Harold Astre, le directeur de la recherche et de l’innovation du CHU de Poitiers et membre du conseil d’administration du fonds Aliénor.
Harold Astre, le directeur de la recherche et de l’innovation du CHU de Poitiers et membre du conseil d’administration du fonds Aliénor.

Harold Astre est le directeur de la recherche et de l’innovation du CHU de Poitiers. Au sein du fonds Aliénor, il est membre du conseil d’administration et co-anime le comité scientifique avec les professeurs René Robert, délégué régional à la recherche au CHU de Poitiers, et Gérard Mauco, vice-président du directoire en charge de la recherche au CHU.

Pouvez-vous nous parler de l’engagement de la direction de la recherche du CHU au sein du fonds Aliénor ?

Le rôle de la direction de la recherche et du conseil scientifique est de sélectionner les projets pour les soumettre aux administrateurs du fonds. Nous les aidons à faire un choix éclairé parmi les meilleurs projets en donnant une recommandation sur chacun d’entre eux. Cela se fait en deux temps, il y a une partie scientifique et la présentation du projet. Avec Gérard Mauco, nous participons aussi aux événements organisés par et pour le fonds Aliénor pour le faire connaitre, récolter des dons et expliquer à quoi sert l’argent recueilli.

Y a-t-il un projet qui vous touche plus que les autres parmi les six premiers projets sélectionnés ?

Celui sur la maison de santé publique. Il y a un vrai intérêt à porter la santé publique pour un CHU. C’était une spécialité complètement mise à l’écart il y a quelques années et qui va être amenée à se développer, car elle est pluridisciplinaire et parce qu’elle agit sur l’éducation à la santé dès le plus jeune âge, l’éducation thérapeutique, la sociologie, les comportements… Je crois à des structures présentes en amont de l’hospitalisation, comme celle de la maison de la santé publique où l’on pense la filière en entier. L’hôpital n’est que le bout de la chaine.

Comment voyez-vous l’avenir du fonds Aliénor ?

Je le vois radieux. Nous avons tout de suite mis en place des événementiels pour développer la présence d’Aliénor au niveau local, ce qui a permis un démarrage rapide. Désormais, nous entrons dans une nouvelle phase où nous allons renouveler les projets car trois des projets initiaux ont d’ores et déjà atteint la moitié de leur financement et le CHU va à présent apporter le complément. Les recherches sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), sur les méningiomes et sur une technique d’imagerie précise pour évaluer les résultats des angioplasties coronaires complexes vont donc pourvoir démarrer. C’est important, ça permet de montrer que, concrètement, l’argent que le public a apporté permet de démarrer un projet de recherche.

Un nouvel appel à projet a donc été lancé au début du mois d’octobre auprès des professionnels du CHU de Poitiers. Une douzaine d’entre eux ont déjà déposés leur dossier. Pour beaucoup d’entre eux, c’est essentiel d’avoir un fonds comme Aliénor car les crédits accordés à la recherche se réduisent. Ce type de financement devient donc une pierre de salut et un vrai levier pour motiver la recherche au CHU.