Se laver les mains

« Se laver les mains » devient enfin un geste courant.

Il en a fallu du temps pour faire comprendre combien cet acte est salvateur. Oh bien sûr, au fil de l’histoire, de nombreux « Politiques » ont déclaré vouloir « s’en laver les mains ». Pour montrer un désintérêt ou un refus de s’engager, comme le rappelle le célèbre exemple de Ponce Pilate dans les Evangiles, se lavant les mains ostensiblement pour bien faire comprendre à la foule qu’il ne veut en aucun cas prendre part à un Jugement !

Combien de médecins et de scientifiques se sont exprimés sur le sujet du lavage des mains. Louis Pasteur en son temps explique que le « nettoyage des mains est primordial ».

Mais l’homme qui a prouvé toute l’importance de ce geste d’hygiène de base, c’est incontestablement le Docteur Ignace Philippe Semmelweis né à Budapest, en Hongrie en 1818. Il suit ses études de médecine à Vienne en Autriche et choisit de devenir Médecin Obstétricien.

En poste à l’Hôpital Général de Vienne, il découvre avec effroi les ravages mortels provoqués par la fièvre puerpérale. Nommé Chef de Clinique en 1846 dans le service du Professeur Klein, il apprend que le taux de mortalité des jeunes accouchées et de leurs bébés peut atteindre le chiffre effrayant de 18%. Et dans le même temps, dans un service voisin de ce même hôpital, le taux descend à 3%. Les techniques sont les mêmes, a priori ! Alors que se passe-t-il ?

Le docteur Semmelweis comprend vite ce qui se passe. Son service sert aussi à l’enseignement des étudiants en médecine, tandis que l’autre service est destiné à la formation des Sages-Femmes. Les étudiants peuvent successivement effectuer une autopsie et ensuite venir pratiquer un accouchement sans jamais se nettoyer les mains. Le docteur Semmelweis leur demande alors de se laver les mains, ce qui suffit à voir dégringoler le taux de mortalité dans son service de 18 à 2,3 %.

Des petites mains, aux mains en or, elles doivent toutes être lavées !

 

Frédérick Gersal