Après le bouclage du budget de son projet de recherche grâce aux donateurs du fonds Aliénor, le Dr Sébastien Levesque, cardiologue au CHU de Poitiers, vient de débuter le recrutement des quelque 150 patients qui constitueront la cohorte de son étude portant sur l’évaluation des bénéfices sur le long terme de la réouverture grâce à un stent d’artères occluses depuis plusieurs années. « Nous avons inclus les deux premiers patients au mois de mars, indique le Dr Levesque. La prochaine étape est d’officialiser les conventions avec les autres centres participant à cette étude, à savoir les CHU de Tours, Toulouse, Clermont-Ferrand et Grenoble, ainsi que les cliniques de Nice, Nantes et Nancy. » Tous ces établissements ont des médecins qui maîtrisent à la fois la technique d’imagerie appelée tomographie par cohérence optique (OCT) et la technique qui permet de traiter les occlusions chroniques des artères. Le but est d’équilibrer le nombre de patients entre tous ces centres, à raison d’un à deux patients par mois pour chacun. Le recrutement des patients devrait donc s’étaler sur une période de douze à dix-huit mois.
Une fois le patient inclus dans le protocole de recherche, il va être suivi pendant un an. Juste après la pose du stent puis trois mois après, il va passer une OCT, une technologie générant une image micrométrique (10 microns au lieu de 100 microns en imagerie conventionnelle) en haute résolution du stent et de la paroi artérielle. « La longueur moyenne de stent implantés dans ces cas là est de 70 mm et nous allons prendre une dizaine de mesures sur chaque millimètre de ce stent, une première fois juste après la pose, puis trois mois après, soit plus de 1000 mesures d’imagerie par patients », complète le cardiologue.
Les deux premiers patients recrutés ont tout de suite compris l’intérêt pour eux. Non seulement, il n’expérimente pas un nouveau traitement ni une nouvelle technique, mais en plus, ils vont être suivi de près pendant un an. « Les artères occluses depuis une longue période sont beaucoup plus longues à réouvrir que les artères bouchées depuis seulement quelques heures, poursuit le Dr Levesque. Avec le temps, les tissus se déstructurent et se fragilisent, d’où l’intérêt de savoir comment l’artère a cicatrisé trois mois après. »
Le projet devrait être terminé dans trois à quatre ans (recrutement et suivi des patients plus traitements des données), puis les résultats seront publiés rapidement promet le Dr Levesque, qui tient à remercier tous les donateurs et le fonds Aliénor pour son soutien.